l'envol
L’envol
pour Emmanuel,
I
Je vois la vérité comme un grand pont lancé
Sur une terre aride, ancré dans la misère.
Issu d’où je suis né, jusque la mort enfin,
Il traverse, vainqueur, la haine et la laideur
Et puis la peur encor, pour rejoindre l’amour.
En marche dans la nuit, je sens que sous mes doigts
Ce trop bel édifice est toujours plus étroit...
Devrais-je refuser comme vous, abaissé
À suivre quelque route où s’éteint la lumière ?
Et si je crains la chute, être alors un pantin
Qui se meut de décrets fixés pour la douleur...
Sans désirer savoir la source d’un amour ?
II
Alors, à mes côtés, je sens tout près de moi
Mille enfants à l’écoute, attentifs à mon choix.
La confiance a son aile et saura me garder
Mais je ne puis, tout seul, appelé de l’enfer,
M’élancer vers demain pour suivre mon chemin...
Sans les laisser saisir cet espoir de bonheur,
Que j’ose enfin rêver ; que je cherche à mon tour...
Comment leur expliquer, s’ils suivent cette voix
Le danger de se perdre en oubliant la loi ?
Conscients d’être imités dans ce souci d’aimer,
Ils se lèvent, je sais, car le ciel est plus clair.
Puisqu’ils sentent en eux l’image du divin,
Disparaissent les hontes et chaînes de malheur...
...Et tous en liberté s’envolent tour à tour !
Poème extrait du recueil Solitude étrangère.
Il se retrouve aussi inséré dans l'œuvre théâtrale Comme une abeille hors de sa ruche…
© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
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(Acrylique, encre & collage)
© Franck PASQUALINI : illustration du poème l'envol.
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