Yves Philippe de FRANCQUEVILLE ou les prémices d\'une quête existentielle

Yves Philippe de FRANCQUEVILLE ou les prémices d\'une quête existentielle

Oui le monde va mieux…

 

C'est vrai, notre monde va mieux…

 

 

Oui, en comparaison de ce qu'était le monde hier, aujourd'hui il est en progrès certain… et je pense aussi — j'espère — qu'il ira mieux encore demain.

Oui, bien entendu, l'homme évolue tout doucement. Il est vrai que l'on est encore loin d'espérer une sagesse qui est souhaitée depuis la nuit des temps… Mais cela va certainement de mieux en mieux.

 

Comment peut-on oser dire que le monde va mieux ?

Lorsque l'on peut commencer à dire librement qu'il va mal.

 

Hier, parler nous menait tout droit au bûcher : la censure sévissait partout ; aujourd’hui l’on remarque surtout de l’autocensure.

Hier encore la peine de mort existait ; aujourd'hui elle est parfois remplacée par une quête du sens de la vie !

 

 

Hier l'on trouvait naturel de partir à la guerre pour « récupérer l'Alsace et la Lorraine » ; aujourd'hui l'on s'intéresse parfois à la culture de son voisin, pour l'apprendre plutôt que pour la lui voler… ou lui imposer la nôtre.

Hier il y avait la "dictature naturelle de droit divin" ou la dictature liée à la connaissance "du bien et du mal" (Aristotélicienne) ou celle associée à l'argent (capitalistes ou communistes)… ou tant d'autres encore ; aujourd'hui l'ont voit naître au sein des républiques et des pseudo-démocraties quelques libres penseurs, des Zones Autonomes Temporaires (merci Hakim BEY) et le plaisir du troc.

Hier encore, au nom d’une religion, l’on avait les bénédictions nécessaires pour massacrer, crucifier, faire des pogroms ou des djihads, des croisades ou exploser des Buddhas sans que l’opinion publique ne s’inquiète… Aujourd’hui quelques voix commencent à s’élever pour parler du droit à la laïcité, et oser proposer d'agir avec la liberté de vivre heureux, sans dieux !

 

Peut-être même que demain — lorsque quelques fanatiques orthodoxes de certaines religions les plus absurdes de l'Islam, auront fait disparaître à coups de bâtons de dynamite le grand Sphinx de Gizel —d'autres êtres plus sages — libérés de ces croyances — sauront dire qu'il est temps de considérer l'art, au-delà des certitudes religieuses… Alors, les pyramides d'Égypte et tous les tombeaux des princes du Nil auront une chance d'être épargnés par la pioche et les bombes.

 

Hier aussi l'on était marié et accouplé par force, obligation familiale, religieuse ou raison d'état ; aujourd'hui des êtres découvrent le grand amour.

 

 

Hier l'on trouvait naturel qu'un enfant de 7 ans pousse des wagons dans les mines à charbon du Nord — 12 heures par jour — pour que l'économie ne souffre pas… Mais c'est à ce prix là que les bourgeois se chauffaient dans leur appartement parisien aurait pu dire VOLTAIRE, pour reprendre son propos par la bouche du Nègre de Surinam ; aujourd'hui, l'esclavage a été "aboli officiellement", il y a "les droits de l'homme et l'on s'efforce de créer un "droit de l'enfance international"… même si les gros patrons d'entreprises aiment toujours donner sens à la main- d'œuvre enfantine dans d'autres pays qui continuent à exploiter la misère. Parce que la faim rend esclave volontaire. 

 

 

Il y a enfin la femme d’aujourd’hui.

La femme fut si longuement limitée à l’état de "génitrice" que l'on a fini parfois par oublier qu’elle appartenait aussi à l’espèce humaine. Certains, grands maîtres, au nom de dieux tous plus justes et meilleurs et plus authentiques, lui imposaient de se déplacer dans un sac, voilée ou mutillée… réduite à obéir, pour bien entendu la protéger de la convoitise ou de l'obsession sexuelle du mâle dominant. Comme l'homme est faible dans sa chair, le dieu du moment pensait qu'il est juste de "sécuriser" la femme…

Aujourd’hui, même si beaucoup d’hommes craignent d’être « remplacés » ou « jetés » par vengeance après tant d’années de dominations et d’humiliations, on trouve de plus en plus d’espaces où la femme respectée, considérée… aime et complète l’homme dans la création du monde.

 

L’égalité entre homme et femme est un leurre. C’est à la recherche de la complémentarité qu’il nous faut songer : une réelle harmonie est possible. L'homme commun doit peut-être en prendre conscience.

Les femmes nous invitent certainement à l'effort de la rencontre et non à la facilité de la guerre (qui serait le propre de l'homme et non celui de la femme, d’après la maxime).

Travail, famille patrie, droit de vote… c’était hier, construit dans un contexte précis où l’on a trouvé juste de choisir les représentants d’un peuple (donc des êtres uniquement masculins à l'époque). Trop ont lâchement accepté de donner leurs libertés à un seul homme, investi des pleins pouvoirs, dans la grande habitude de la loi du tyran. (Un tyran est un homme à qui l'on donne finalement « légitimement » les pleins pouvoirs, et qui ose s'en servir).

Si une femme accède à la présidence va-t-elle devenir un tyran ? (Il n'y a pas dans mon dictionnaire, de féminin à ce mot).

Et demain ?

Demain l’on décidera peut-être par soi-même ?

 

"Ne votez pas, car voter c'est se soumettre, c'est désigner soi-même son maître; c'est dire je suis une bête incapable de me conduire"… C'est la proposition du Léopard du Panthéon, en 1887… Que s'est-il passé depuis pour le peuple ?

 

 

Allez voter, car la république sait rappeler qu'elle a tout fait pour que le peuple puisse s'exprimer… Oui, c'est très juste : il faut voter ! Mais de grâce, votez pour vous-même, car seul vous-même avez le droit de penser et d'agir pour vous-même. Devenez des femmes et des hommes libres, fiers et vivants… Quittez ces chaînes…

Combien de guerres, de crises, de trahisons… lui ont offert les maîtres et les dieux à qui le peuple continue de prêter allégeance ?

Vous avez voté pour ceux qui ont envoyé vos parents et grands parents mourir pour récupérer ou garder un bout de terre…

Anatole FRANCE écrivait : "L'on pense donner sa vie pour la patrie, et l'on meurt pour que des industriels s'enrichissent"! 

 

L'homme lâche espère toujours gagner quelques privilèges en prêtant allégeance à celui qui parle plus fort… qui est plus fourbe, plus rusé, et "mieux" entouré !

Voter pour une médaille ?

 

Serait-ce à la morale d’évoluer encore pour arriver à un monde encore meilleur ?

La restauration morale, son désir ou sa crainte, est peut-être aussi un leurre de l'être qui a peur de ses propres limites.

Il n'y a peut-être jamais eu finalement de valeurs non prisonnières des principes religieux ou politiques ?

Il n’est pas nécessaire de réécrire les livres de Friedrich NIETZSCHE, mais peut-être est-il sage de relire "La généalogie de la morale" ?

Nous sommes juste en quête d’une prise de conscience qui permettrait au monde d'aujourd'hui d'aller mieux demain !

L’axiologie, c’est la valeur libérée de la morale. Cyril ARNAUD l'explique dans son ouvrage disponible en ligne : "Proposition pour une nouvelle AXIOLOGIE".

Notre nature animale ne doit pas être domptée ou maîtrisée par des interdits mais par une suite de règles du jeu où la connaissance nous élève.

Par exemple : juste apprendre à ne pas s’abîmer, comprendre qu’il est plus constructif de ne pas abîmer l’autre… Tenter de grandir à la rencontre de l’autre et pourquoi pas, faire en sorte que l’autre grandisse à notre rencontre !

Vivre ainsi en harmonie dans une nature qu’il nous plaît à considérer, et soucieux de la préserver pour demain…

 

J'aime notre époque fragile, j'aime rencontrer tous les jours des êtres qui s'interrogent et qui ont soif d'apprendre sans nécessairement comprendre.

Oui, je trouve qu'il y a finalement plus de libertés aujourd'hui qu'hier et je ferai tout ce qui est possible pour être demain encore plus libre. Il faut juste éviter de devenir tiède et de tomber lâchement dans l'autocensure.

L’effort sera gagnant, même si cela n'est pas toujours rassurant. En effet, il faudra lutter chaque instant, chaque jour, contre l’inertie de celles et ceux qui ne croient pas en cette liberté formidable qui élève et qui rend meilleur.

 

 

© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.

 

 

 

Composition de Franck PASQUALINI pour illustrer le poème Si j'écrivais l'Histoire, extrait du recueil Solitude étrangère, écrit par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.

 

 

 

Yves Philippe de FRANCQUEVILLE est un pirate du mot.

Son plaisir est dans la rencontre avec l’idée… Que le mot devienne enfin l’idée et que l’humain devienne !

Il lutte sur la toile de l’Internet pour exprimer avec son art, les idées que la société censure : la liberté, les valeurs, le plaisir, la quête du beau…

Plaise aux lecteurs de découvrir ses articles, contes, nouvelles et autres théâtres et romans, à disposition de son vivant, au fur et à mesure qu’il arrive à les poser en ligne… l’espace-temps restant son dernier maître !

Yves Philippe de FRANCQUEVILLE a encore des milliers de pages à vous offrir… et s’il est pendu au gibet avant que tout ne soit dévoilé, un autre, mille autres se lèveront pour reprendre le flambeau, la lanterne… afin que l' évolution se poursuive !

L’homme est en devenir…

 

 

Auteur : Yves Philippe de Francqueville



10/05/2011
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