L'audacieux
L’Audacieux
à saint Augustin,
I
Bien tranquille et serein,
À l’aube de la mort
Je prends ma valise.
Depuis si longtemps
Pour ce grand voyage
Les dés sont jetés !
Je suis sûr de l’enfer…
Et puis devant l’entrée
Ma surprise est de taille
En voyant Lucifer
Me dire, ô, bel ami
Désolé, c’est complet !
II
Va frapper chez le Pierre,
Ne sois pas affolé
Tu n’aurais pu mieux faire
Car il t’a bien noté…
Selon son bon vouloir
Il te souhaite chez lui.
Étonné de ce choix
J’allais à l’autre porte
Et face à cet apôtre
Qui fronçait les sourcils
Je me disais ma foi
Dois-je croire en la chance ?
Je me sais grand pécheur
Depuis que je suis né :
Chaque jour à toute heure
Tout me tente et je tombe,
Je succombe et je jouis
Tout en étant perdu…
Aux dires de mes pères !
III
Comprenez ma surprise…
Que ferais-je là-bas
En son cher Paradis ?
Il ouvre ainsi les bras
Au pardon, à l’ennui
Pour un vilain larron…
Le vieillard dit alors :
Sache, mauvais sujet,
Que tout diable est menteur !
Il y a de la place
Pour toi dans la géhenne ;
Je puis te l’assurer…
Il a juste pris peur,
C’est bien là sa faiblesse,
En voyant ton audace !
© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE.
Tous les dessins, collages et peintures illustrant ce poème avec audace et humour sont issus de l'imagination débordante de Franck PASQUALINI.
Tous droits réservés.
.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 13 autres membres